La nuit règne encore sur le plateau de l’Oukaïmeden. Dans une ambiance de feu, le départ du Marathon de l’Atlas est donné. Les frissons courent sur la peau, les frontales dessinent un serpent de lumière dans les ténèbres.
Après quelques kilomètres d’une piste montante (450 m D+), vous atteignez une crête d’où l’aube est une pure merveille, lieu du premier PC. Une descente vous conduit dans une vallée où l’oued Ourika prend sa source et annonce l’entrée en pays berbère. Le premier village, Agouns, est atteint grâce à un parcours sinueux et vallonné, puis se dessine le deuxième PC à Timichi (20e km).
Une petite montée en lacets, un peu raide sur quelques centaines de mètres, vous conduit à une épaule d’où vous apercevez une nouvelle vallée. Un sentier large et roulant vous mène jusqu’au magnifique village de Iabassène. Bientôt, un raidillon vous fait surplomber le douar et vous offre un panorama superbe.
Après avoir contourné l’arête est de l’Adrar Tissi, vous entamez les 800 m positifs qui vous séparent du colossal Tizi n’Tacheddirt (3 230 m). Le sentier passe d’une rive à l’autre d’une jolie rivière et, plus d’une fois, vous croirez apercevoir le bout de vos peines, là-haut… Pourtant le col est encore loin !
Après une éprouvante ascension, vous atteignez enfin le Tizi n’Tacheddirt où un médecin surveillera votre état de forme. 6 km plus bas, se dessinent Tacheddirt et son ravitaillement providentiel.
Après une pause salvatrice, l’itinéraire ne réserve plus que 600 m de dénivelée positive. 600 m qui exigeront la mobilisation de toutes vos ressources physiques et mentales…
Surprenante, l’ascension vous met en contact permanent avec la solide roche du Jbel Anggour (3 614 m). Aussi rude que somptueuse, cette ultime montée offre de petits espaces où vous pouvez faire une brève halte, le temps de reprendre un semblant de souffle.
Parvenu au Tizi n’Addi (2 960 m), vous pouvez vous laisser glisser sur 6 km jusqu’au fond d’une vallée encaissée. Un dernier effort et le village éphémère de l’UTAT apparaîtra sur le plateau. Ne sprintez pas trop… savourez plutôt chaque foulée !